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Informations générales

Achèvement: 1954
Etat: écroulé (1959)

Type de construction

Situation de l'ouvrage

Lieu: , , , ,
Coordonnées: 43° 30' 44" N    6° 45' 25" E
Montrer les coordonnées sur une carte

Informations techniques

Dimensions

hauteur 60 m
volume de retenue 50 000 000 m³
longueur de crête 225 m
largeur de la crête 1.5 m
largeur à la base 6.82 m
évacuateur de crues largeur 30 m

Matériaux

barrage béton armé

Chronologie

2 décembre 1959, 21:30

Le barrage de Malpasset explose littéralement. Une vague de près de 50 mètres de hauteur dévale vers Fréjus. Plus de 400 personnes y sont emporté par les eaux.

Remarques

Le barrage n'a pas été reconstruit.

Extrait de la Wikipédia

Le barrage de Malpasset est un barrage voûte, aujourd'hui en ruine, construit sur le Reyran, dernier affluent rive gauche de l'Argens. Sa retenue devait assurer l'alimentation en eau de l'agglomération de Fréjus/Saint-Raphaël (Var), des communes environnantes et de leur plaine agricole. Le 2 décembre 1959, cinq ans après la fin de sa construction, des précipitations intenses provoquent une crue du lac de la retenue puis la rupture du barrage. Le déferlement en aval d'une cinquantaine de millions de mètres cubes d'eau entraîne 423 morts et des dégâts matériels considérables, routes, voies ferrées, fermes, immeubles détruits. C'est une des plus grandes catastrophes civiles françaises du XXe siècle.

Géographie

Géologie

Vers la limite sud du massif du Tanneron, le site de l'aménagement du Reyran est un petit horst gneissique que le Reyran franchit par un défilé étroit et sinueux — un « Malpasset », mauvais passage — qui n'est pas une gorge : la pente de son versant droit (ouest) est d'environ 40° ; celle du versant gauche (est) est d'environ 30°. Le gneiss subaffleurant est feuilleté, plus ou moins riche en micas, lardé de filons de pegmatite minéralisée dont certains étaient exploités en amont, dans des petites mines à flanc de coteau ; selon l'endroit, son faciès varie de la roche massive et dure — quartz et feldspaths dominants — à l'arène oxydée très friable, plus ou moins perméable — micas dominants. Son litage de schistosité est en principe ≈ N-S subvertical, parallèle aux versants, mais en fait plus ou moins variable en direction et pendage, et l'ensemble est extrêmement fracturé selon des directions et des pendages variables, nord - sud, est-sud-est - ouest-nord-ouest, nord-est - sud-ouest.

Hydrographie

Le bassin versant du Reyran est un plateau relativement petit dont les versants sont assez raides ; le gneiss et les schistes subaffleurants y sont pratiquement imperméables au ruissellement, et la végétation de maquis est clairsemée ; le cours d'eau est un oued à peu près sec la plupart du temps, où les pluies produisent rapidement des crues d'importance variable mais qui peuvent s'avérer très abondantes et très violentes lors de précipitations intenses.

Histoire

Dans l'Antiquité, l'alimentation en eau de Fréjus, en bordure de l'estuaire marécageux de l'Argens, est un problème récurrent, car il n'existe pas de source exploitable à proximité.

Au milieu du Ier siècle, les Romains qui savaient que le Reyran au bassin versant très petit et au régime fantasque, n'était pas utilisable pour une adduction permanente et sûre, avaient capté plus au nord les eaux des sources vauclusiennes de la Siagne à Mons et, pour les y amener, construit un aqueduc long de plus de 40 km (25 km à vol d'oiseau).

Cet aqueduc a été en partie détruit au milieu du XVIe siècle, sans doute lors de l'incursion ravageuse de Charles Quint en Provence (1536), puis abandonné ; il a été en partie réutilisé à partir de 1894, doublé par une conduite en ciment.

Parallèlement, un projet concurrent de barrage d'une vingtaine de mètres de haut sur le Reyran avait été esquissé, sans suite. Dans le courant des années 1930, ce projet avait été réanimé, toujours sans suite.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, une étude générale des possibilités d'alimentation de Fréjus et de ses environs avait opposé un captage sur la Siagne à celui sur le Reyran ; ce dernier ayant été finalement retenu, l'étude d'un projet de barrage à Malpasset avait débuté en 1946.

Le choix du type d'ouvrage et de son emplacement a été arrêté en 1950 et les travaux ont débuté en avril 1952 pour s'achever en décembre 1954.

La rupture du barrage s'est produite le 2 décembre 1959.

Le barrage de Saint-Cassien sur le Biançon, affluent de la Siagne qui alimente sa retenue, a été étudié et construit par EDF entre 1962 et 1965 pour pallier l'insuffisance d'alimentation du Reyran et pour assurer l'adduction de l'ouest des Alpes maritimes. Désormais, il assure aussi celle de l'agglomération de Fréjus .

La conception du barrage

Le conseil général du Var, maître d'ouvrage, confie la conception et la maîtrise d'œuvre du barrage à l'ingénieur des ponts et chaussées André Coyne et à son bureau d'études (Coyne et Bellier ), spécialistes des barrages-voûtes, sous le contrôle de la direction départementale du Génie rural.

Caractéristiques techniques

La structure du barrage de Malpasset est une voûte très mince à double courbure, construite par plots contigus de béton coulé sur place.

  • Longueur en crête : 222 m
  • Épaisseurs de la voûte : en pied 6,82 m ; en crête 1,5 m
  • Largeur maximum des fondations : 12 m
  • Profondeur maximum des fondations : environ 7 m, très variable selon l'endroit
  • Évacuateur de crues (déversoir en crête), largeur : 30 m

Lac formé par la retenue : longueur N-S 4 km, largeur E-W 300 m, profondeur 50 m, surface 2 km², volume total : 50 millions de m³ dont 25 millions utilisables en service normal

Études

La topographie et la géologie du site n'étaient pas favorables à une voûte très mince qui exige une gorge étroite et une roche très résistante : le premier et seul géologue consulté au seul niveau des études préliminaires avait conseillé la construction d'un barrage-poids plus en amont ; il ne fut pas écouté et n'a plus été consulté ; l'« étude » géotechnique se réduisit à un levé géologique de terrain et à quelques sondages mécaniques ; il n'y eut presque aucun suivi géotechnique de chantier.

Construction

Le Reyran étant sec la plupart du temps, on ne fait ni galerie de dérivation durant le chantier, dont le forage aurait permis d'observer le gneiss en profondeur, ni d'évacuateur de crue latéral dont le terrassement aurait permis d'observer le gneiss en surface. Vers la fin du chantier, les techniciens ont quelques doutes : en partie haute du versant gauche, lors des terrassements d'ancrage de la fondation, le gneiss parait inapte à supporter les efforts d'une voûte mince car très fissuré et altéré ; de plus, l'extrémité du barrage à son sommet, très mince, est pratiquement parallèle aux courbes de niveau et au litage de schistosité du gneiss, donc sans butée naturelle essentielle pour ce type de barrage ; ils la bloquent par un massif / poids en béton. Ensuite, les injections de collage ont été sommaires et il n'y a pas eu de voile au large en avant des fondations, car on considérait que le gneiss était imperméable.

Suivi de la mise en eau

La mise en eau commence en octobre 1954 ; anormalement long, le premier et seul remplissage de la retenue dure près de cinq ans, à cause d'une longue et sévère période de sécheresse. Le remplissage a également été ralenti par une société exploitant la mine de fluorine de la Madeleine et la mine du Garrot, située en amont. Elle a fait trainer sa procédure d'expropriation, obligeant à délester de l'eau du barrage pour que les galeries ne soient pas inondées. Ainsi l'indispensable contrôle du comportement de tout barrage lors de sa mise en service n'a pas été très rigoureux ; les classiques mesures périodiques de déformations n'ont jamais été attentivement interprétées. La réception de l'ouvrage intervient bien avant que la retenue soit normalement opérationnelle.

La rupture du barrage

Pluies diluviennes

Ces pluies typiques du climat méditerranéen sont rares, mais leur violence est toujours à l'origine de crues importantes affectant les cours d'eau de l'arc méditerranéen. Dans le Var, les meurtrières inondations de juin 2010 sont ainsi restées de sinistre mémoire, de même que celles de 2015 qui affectèrent Fréjus et les communes voisines. Ces pluies impressionnantes ne sont pas propres au Var, comme en témoigne la grande crue ayant lourdement endeuillé le piémont des Pyrénées en 1940, ou encore l'Inondation de Vaison-la-Romaine en septembre 1992.

Les événements

Durant la deuxième quinzaine de novembre 1959, des pluies diluviennes tombent sur la région, avec des précipitations de 500 mm en dix jours et 130 mm en 24 heures, le 2 décembre. Il s'ensuit une crue très violente : le niveau de la retenue qui est à une dizaine de mètres sous la crête du barrage monte alors très rapidement, de 4 m en 24 h ; il se produit des suintements à l'aval de l'ouvrage devenant de véritables sources à mesure que l'eau monte. Il faudrait donc ouvrir en grand la vanne de vidange pour essayer de faire baisser le niveau d'eau dans le barrage. Mais à 1 km en aval se trouve le chantier de construction du pont sur le Reyran de l'autoroute Esterel-Côte d'Azur. Le déversement de l'eau stoppera le chantier et risque même d'endommager l'ouvrage en construction. Il est donc décidé de ne pas ouvrir la vanne. André Ferro, gardien du barrage, ne reçoit l'ordre d'ouvrir que le 2 décembre à 18 h, alors que l'eau est prête à déborder, très au-dessus du niveau de service et même de celui de sécurité du barrage ; l'effet sur la montée de l'eau est insignifiant. Le barrage rompt à 21 h 13, libérant près de 50 millions de mètres cubes d'eau ; une onde de quarante à cinquante mètres de hauteur déferle à 70 km/h, dans la gorge du Reyran. Il n'y aucun système d'alerte pour avertir les populations en aval. Elle atteint rapidement le chantier de construction du pont de l'autoroute. La vague mesure alors environ 30 mètres de haut et sa vitesse est d'environ 50 km/h. Les ouvriers qui se reposent dans leurs baraquements après leur journée de travail, sont tous tués. Le pont est détruit. Plus l'eau s'écoule vers l'aval, plus elle s'étale dans la plaine et perd de la hauteur et de sa vitesse. Elle se charge par contre de plus en plus de terre et de débris et se transforme en vague boueuse. À environ 21 h 20, la vague atteint la vallée agricole et détruit la cinquantaine de fermes disséminées dans la vallée. Les occupants n'ont pas le temps de se mettre à l'abri. À environ 21 h 35, la vague d'environ 12 mètres de haut, submerge le parc EDF de transformateurs haute tension, au nord de Fréjus, les environs sont plongés dans l'obscurité. Les habitants de Fréjus entendent un grondement au loin, la seule lumière qu'ils perçoivent est celle du phare du cap Camarat. Le centre antique historique, qui est en hauteur, est épargné par la vague qui le contourne par le nord. Elle atteint l'amphithéâtre. Elle mesure une dizaine de mètres de haut quand elle se jette sur les talus de la RN 7 et de la ligne de chemin de fer qui la bloquent. L'eau bifurque alors sur sa gauche et se déverse dans l'avenue de Verdun. Les rez-de-chaussée de tous les bâtiments des deux côtés de l'avenue sont éventrés. Les habitants paniqués grimpent aux étages et tentent de se réfugier sur les toits. Les eaux parviennent finalement à surmonter les talus et submergent les quartiers ouest de Fréjus et la gare SNCF. La vague, haute d'encore environ deux mètres, termine sa course sur la base aéronavale, emportant plusieurs dizaines d'appareils en se jetant dans la mer Méditerranée. Une zone de près d'un kilomètre de large est balayée par l'eau ; elle fait 423 morts et des dégâts matériels considérables : routes, voies ferrées, fermes, immeubles détruits. Les survivants qui regardaient la télévision témoignent qu'à l'instant où la coupure d'électricité survient, ils regardaient l'émission La Piste aux étoiles, quand Achille Zavatta effectuait une cascade.

Après la catastrophe, il ne reste sur le site que la base de la partie droite de l'ouvrage, légèrement décollée du gneiss et basculée vers l'aval et un fragment du massif de blocage de l'extrémité rive gauche, déplacé de près de 2 m vers l'aval.

Sur le versant gauche, on observe un dièdre de failles, figure classique d'écroulements rocheux ; le coin de roche qui le remplissait a disparu avec la partie de barrage qu'il supportait. Des blocs de béton et de roche, dont certains énormes d'une centaine de tonnes, sont disséminés dans la vallée jusqu'à plus d'un kilomètre de distance.

Les causes

La crue du lac de retenue et la fragilité du gneiss sont les causes naturelles évidentes et indiscutables de la catastrophe. Les nombreuses causes humaines, techniques ou comportementales, ont été et sont toujours discutées.

Les causes naturelles

La crue provoque la montée très rapide du niveau de la retenue, entraînant des fuites d'eau dans le gneiss très fracturé et altéré sous la partie haute gauche de l'ouvrage (vue de l'amont) ; elles ont d'abord claqué les failles en dièdre du versant gauche par l'effet de la pression hydrostatique (sous-pression), puis déblayé et chassé le dièdre par l'effet de la pression hydrodynamique (renards) ; le barrage s'est peu à peu fissuré et affaissé dans cette partie et il a enfin cédé en quasi-totalité.

Les causes humaines

Les causes humaines de la catastrophe sont nombreuses :

  • lors de l'étude du projet :
    • mauvais choix du lieu d'implantation qui fut modifié et de type d'ouvrage sur le Reyran ;
    • absence d'études géotechniques sérieuses ;
    • absence d'évacuateur de crue et débit trop faible de la vanne de vidange ;
    • en rive gauche, épaisseur trop faible et ancrage insuffisant de la voûte ;
  • lors des travaux, absence de contrôle géotechnique du chantier ;
  • après la construction, manque de rigueur dans le contrôle du premier et seul remplissage ;
  • au moment de la crue, ouverture tardive de la vanne de vidange dont le débit était insuffisant pour arrêter la montée du niveau de la retenue.

Suites juridiques

Les causes humaines ont fait l'objet de nombreuses expertises judiciaires durant l'instruction, puis lors des procès pénaux, civils et administratifs qui se sont succédé durant une dizaine d'années, jusqu'à l'arrêt du Conseil d'État le 28 mai 1971 qui a écarté toute responsabilité humaine.

Selon le premier collège d'experts

S'appuyant sur de solides études géotechniques, le collège d'experts désigné par le tribunal de Draguignan, montre pourtant que la cause immédiate de la rupture était l'effet des fuites d'eau sous la partie haute gauche de l'ouvrage ; par de sérieuses références bibliographiques, il précise que cette cause, parmi les plus fréquentes de ruptures de barrages, est connue depuis longtemps (barrages de Puentes, Bouzey, St. Francis). Il relève l'absence totale d'études et de contrôle géotechniques, le manque de rigueur dans le contrôle du premier remplissage, l'ouverture trop tardive de la vanne de vidange. Le premier collège engage la responsabilité pénale des constructeurs et cela entraîne l'inculpation de l'un d'entre eux.

Selon le deuxième collège d'experts

Les défenseurs des constructeurs font alors désigner un deuxième collège d'experts qui, ne pouvant faire autrement, confirme l'effet des fuites d'eau sous l'ouvrage, mais contredit les autres conclusions du premier collège, en soutenant que ce phénomène — clairement décrit et expliqué par Dumas à propos de la ruine du barrage de Bouzey (Vosges) et largement diffusé par le mémoire de Lévy à l'Académie des Sciences (5 août 1895) — est quasi inconnu à l'époque de la construction du barrage, qu'il échappait à l'investigation directe, que son effet néfaste n'a pu être mis en évidence qu'au cours des expertises consécutives à la catastrophe, que les connaissances, les méthodes et les moyens de la géotechnique au moment de la construction n'étaient pas les mêmes qu'au moment du procès dont l'instruction a été très longue, et même que les règles de l'art de construire ce type de barrage n'imposent pas l'usage de la géotechnique : on ne peut donc pas s'appuyer sur les acquis des expertises pour charger les constructeurs qui auraient fait un ouvrage techniquement irréprochable.

Conclusions juridiques

La justice suit les conclusions du deuxième collège, aucune faute professionnelle ne peut être reprochée aux constructeurs, leurs responsabilités personnelles, tant pénale que civile, ne sont donc pas engagées. La fatalité — cas fortuit et de force majeure —, a aussi été écartée : la catastrophe n'était pas fortuite puisque les experts des deux collèges en ont établi les causes naturelles et humaines ; elle n'était pas de force majeure puisque les causes naturelles, irrésistibles et imprévisibles, ont échappé à l'investigation directe, mais elles n'étaient pas extérieures à l'ouvrage « techniquement irréprochable » dont l'assise avait cédé[pas clair].

En l'absence de responsable, les assureurs des constructeurs n'ont dû verser aucune indemnité aux victimes et au département du Var, maître d'ouvrage ; la charge financière des dommages publics a été assumée par l'État et le département ; celle des victimes, essentiellement par la générosité publique.

L'ingénieur André Coyne meurt d'un cancer quelques mois après la catastrophe.

Discussions

Les discussions sur les causes de la catastrophe exposées par le deuxième collège d'experts et retenues par la Justice ne sont toujours pas éteintes. Elles portent sur le niveau des connaissances, des méthodes et des moyens dont disposaient les constructeurs lors de l'étude et de la construction du barrage ; on peut en rappeler trois dont les conclusions sont évidentes :

  • à l'époque, les connaissances de géologie du BTP et de géotechnique auraient été « insuffisantes » ; or, elles étaient déjà efficacement utilisées pour les études et travaux d'EDF (barrages, galeries) et pour les études et travaux des autoroutes — en particulier pour la première section de l'autoroute A8, en cours de travaux 1 500 m à l'aval du site du barrage ;
  • ce serait à la suite de cette catastrophe que le métier d'ingénieur-géologue se serait formé ; or, succédant à l'Institut de géologie de Nancy créé en 1913 et à l'École supérieure de géologie créée en 1944, l'École nationale supérieure de géologie délivre le diplôme d'« ingénieur géologue » depuis sa création en 1948. À l'époque, Marcel Roubault, membre du premier collège d'experts, était directeur de cette École où entre autres, la géologie du BTP était enseignée ;
  • ce serait aussi à la suite de cette catastrophe que la mécanique des roches se serait développée en France — or, au début des années 1950, l'expression mécanique des roches était utilisée dans de nombreux articles spécialisés de mécanique des sols ; Talobre l'a officialisée comme titre de son ouvrage publié en 1957.

Suites législatives et administratives

La catastrophe a mis en évidence plusieurs carences législatives et administratives auxquelles il a été remédié sous la présidence du général de Gaulle.

Le mariage posthume

La catastrophe a provoqué la mort de compagnons de jeunes femmes enceintes, hors mariage ; or à cette époque, les enfants légitimes et les enfants naturels n'avaient pas le même statut juridique ; pour y remédier, le mariage posthume — établi en 1803 et remodelé à plusieurs reprises — a été réactivé et adapté. Désormais, selon l'article 171 du Code civil — introduit par la loi no 59-1583 du 31 décembre 1959 — pour établir les liens de filiation d'enfants à naître, le président de la République peut autoriser le mariage posthume pour motif grave, comme la grossesse ; ce mariage est subordonné à la réunion suffisante de faits établissant sans équivoque le consentement du défunt. La date du mariage est fixée à la veille du décès et la jeune femme acquiert alors le statut de veuve et l'enfant à naître, celui d'enfant légitime.

Les unités de sécurité civile

Il existait une administration de sécurité civile créée en 1951 qui n'était pas fonctionnelle au moment de la catastrophe ; c'est l'armée — principalement le 7e régiment du génie d'Avignon — qui a assuré les premières opérations de secours d'une catastrophe dont la gestion dépassait les moyens des pompiers locaux.

Pour y remédier, l'unité de sécurité civile de Brignoles (Var) a été créée en 1964, puis le corps de défense civile en 1968 ; à l'échelon national, il est devenu la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) ; et à l'échelon territorial, le service interministériel de défense et de protection civile, qui coordonne en période de crise l'action des différents services, notamment dans le cadre d'un dispositif ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile).

Le Comité technique permanent des barrages[modifier | modifier le code]

À la suite de la catastrophe et en s'y référant, le Comité technique permanent des barrages a été créé par décret le 13 juin 1966. Cet organisme est constitué de divers spécialistes de la construction de ce type d'ouvrage dont la hauteur dépasse 20 m.

Commémoration et visite

Le 2 décembre 2009, pour le 50e anniversaire de la catastrophe, le mémorial réalisé par le sculpteur Michel Mourier a été dévoilé à Fréjus, lors d'une cérémonie à laquelle l'impératrice Farah Pahlavi avait été invitée, car elle avait accueilli trois orphelins en Iran. On y lit les noms des morts et le vœu du général de Gaulle lors de sa visite du 9 octobre 1961 :

« Que Fréjus renaisse ! »

La visite du site des ruines du barrage débute sous le pont de l'autoroute A8, à la sortie du défilé de Malpasset encombré de grands blocs de béton et de roche entraînés par l'onde de rupture du barrage.

Texte tiré de l'article Wikipédia "Barrage de Malpasset" et modifié le 30 novembre 2020 sous la license CC-BY-SA 3.0.

Intervenants

Études techniques (structure)

Sites Internet pertinents

Publications pertinentes

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    sur cette fiche
  • Structure-ID
    20000335
  • Publié(e) le:
    17.08.1999
  • Modifié(e) le:
    29.07.2014
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