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Informations générales

Etat: en service

Type de construction

Fonction / utilisation: Musée

Situation de l'ouvrage

Lieu: , , ,
Adresse: 5 place Lavalette
Coordonnées: 45° 11' 41.71" N    5° 43' 56.12" E
Montrer les coordonnées sur une carte

Informations techniques

Pour l'instant aucune donnée technique est disponible.

Extrait de la Wikipédia

Le musée de Grenoble, créé en 1798, est le principal musée d'art et d'antiquités de la ville de Grenoble, en Isère. Situé place Lavalette, à l'emplacement d'un ancien couvent des Franciscains édifié en 1218 et dont le site deviendra militaire à la fin du XVIe siècle, il fait partie des premiers musées d'art français et conserve l'une des plus belles collections d'art ancien.

Réparties sur 57 salles d'expositions permanentes ainsi qu'un vaste jardin de sculptures, la plupart des disciplines artistiques y sont représentées et ses collections embrassent une période comprise entre l’Égypte antique et l’art contemporain. Cependant, grâce à l'action de l'un de ses conservateurs de l'entre-deux-guerres, il est considéré comme le tout premier musée d'art moderne en France. Par ailleurs, ses salles d'expositions temporaires lui permettent d'accueillir des expositions dépassant pour certaines la barre des 100 000 visiteurs, faisant du lieu un pôle important de la vie artistique française. Il possède également la particularité architecturale d'avoir deux bâtiments construits à près de six siècles d'intervalle.

Parmi ses pièces les plus célèbres figurent le Saint Grégoire pape, entouré de saints et de saintes de Rubens, les quatre grands tableaux du peintre espagnol Francisco de Zurbarán, l'Intérieur aux aubergines d'Henri Matisse, le portrait de Jackie Kennedy par Andy Warhol ou le premier tableau de Pablo Picasso a entrer dans les collections publiques françaises en 1921.

Historique de l'institution

Le 18 juin 1797, sur l'initiative de quelques citoyens grenoblois comme le général Joubert de La Salette, le professeur de dessin Louis-Joseph Jay, l'ancien maire Joseph Marie de Barral ou l'ancien imprimeur Giroud, une pétition pressante est adressée aux administrateurs du département les mettant en demeure de sauver de la destruction des tableaux et autres objets de valeur, qui depuis plusieurs années étaient sous le séquestre. La pétition est favorablement accueillie et un arrêté départemental du 16 septembre 1797 charge Jay et deux autres commissaires de réunir à Grenoble tout ce qui peut encore être conservé. Cependant, dans cette période troublée par la Révolution française, de nombreux tableaux ont déjà disparu notamment au monastère de la Grande Chartreuse où un inventaire effectué en 1790 relevait cent-vingt-cinq tableaux alors que Jay et son équipe n'en retrouve plus que cinquante.

Le musée de Grenoble est finalement fondé par un nouvel arrêté de l'administration départementale du 16 février 1798, bien avant les autres musées de province français. Ce jour-là, l'arrêté détaille la création d'un muséum à Grenoble, dans lequel l'article 10 stipule que « le citoyen Louis-Joseph Jay est nommé conservateur de ce muséum ». Alors que Jay parvient avec beaucoup de difficultés et de luttes à réunir cent seize tableaux et quelques statues, le ministre de l'Intérieur annule en mai la création du musée invoquant l'excès de pouvoir de l'assemblée départementale. Cependant, l'arrêté est approuvé provisoirement le 17 décembre, et ne devient définitif que le 3 avril 1800. Début 1799, tout en s'occupant de la collecte des œuvres d'art de l'Isère, Jay fait une demande de souscription publique afin d'acheter tableaux et dessins qui produit 3 656 francs auxquels s'ajoutent 370 francs du préfet. Muni de ce faible montant, il part pour Paris en 1799 afin d'acquérir quarante-sept tableaux. À la même époque, Jay obtient du gouvernement à forces de démarches et de sollicitations, dix-sept toiles de maîtres en vertu d'une décision du 26 février 1799.

Installé dans quatre salles du premier étage de l'ancien évêché à partir de son inauguration le 31 décembre 1800, le musée compte alors 298 objets d'art dont 177 tableaux, 80 dessins ou gravures et 45 sculptures disposées dans le jardin. Chaque salle porte un nom, la première, salle d'Apollon, est consacrée aux peintres français, la seconde, salle de Castor et Pollux, est consacrée à l'école française et italienne, la troisième, salon du gladiateur, présente les copies de la vie de saint Bruno par Eustache Lesueur, et la dernière, salle de la Vénus de Médicis, présente l'école flamande. Mais, quelques mois après son ouverture, la signature du concordat de 1801 par Napoléon Bonaparte oblige le musée à évacuer les locaux, afin de leur rendre leur destination première.

C'est ainsi que le musée est inauguré le 14 juillet 1802 dans l'École centrale[notes 1], l'actuel lycée Stendhal. Il occupe une partie du deuxième et du troisième étage de l'édifice au-dessus de la chapelle avec deux principales salles de 370 m² chacune. Un bureau est prévu pour le conservateur dans lequel trois d'entre eux s'y succéderont. À noter que le cabinet des Antiques est également à cet étage mais dans la partie bibliothèque (n°13 sur le plan), laissant supposer la visite des frères Champollion au musée. L'édifice est alors en bordure des remparts du début du XVIIe siècle, le long de la rue Derrière les remparts qui deviendra rue des Muriers, une rue supprimée pour l'extension du lycée et le tracé de la rue Condillac. Le 12 mars 1807, un décret impérial transforme le musée, jusqu'alors départemental, en musée municipal durant la mandature de Charles Renauldon. Le 15 février 1811, un décret impérial attribuant 209 tableaux issus des conquêtes napoléoniennes à six villes françaises en donne 31 à Grenoble. En 1815, malgré une légère dispersion d'œuvres favorisée par le régime de la Seconde Restauration (57 tableaux sont rendus aux propriétaires, 11 disparaissent et un nombre indéterminé est mis en dépôt dans les églises), les collections vont continuer de s'accroître. La même année, Jay est destitué de son poste pour raison politique laissant la place de conservateur par intérim à deux conservateurs de la bibliothèque qui se succèderont au cours de l'année 1816, Jacques-Joseph Champollion et Amédée Ducoin.

En 1816, le maire Jean-François de Pina de Saint-Didier, homme remarquable par son savoir et ses goûts artistiques, favorise la reconstitution des collections du musée en faisant voter des budgets importants permettant ainsi l'acquisition d'œuvres marquantes du XVIIe siècle comme une série de portraits de Ferdinand Bol ainsi que des œuvres d'artistes comme José de Ribera, Mattia Preti dit Calabrese, François de Troy ou Gerbrand van den Eeckhout. Il restera maire de la ville jusqu'en 1830 excepté durant la période de 1818 à 1824. Le mois de novembre 1817 voit l'arrivée du second conservateur du musée, Benjamin Rolland. La période de la Révolution étendue jusqu'à la monarchie de Juillet débutant en 1830 voit les groupements d'artistes disparaître, telle l' Académie de peinture de Grenoble pourtant active depuis novembre 1657.

En 1832, le maire Vincent Rivier souhaitant favoriser le progrès de l'école de peinture et de sculpture, organise la première exposition de tableaux, dessins et sculptures du 15 avril au 15 mai dans une salle du musée. Devant le succès de la première édition, l'exposition se renouvelle dès l'année suivante, la ville faisant l'acquisition de quelques œuvres à chaque exposition. Quelques jours après l'achèvement de la quatrième exposition en 1837, une Société des amis des arts de Grenoble publie ses statuts le 6 juillet. Le mois suivant, Stendhal fait une visite au musée dans le cadre de son périple à travers la France. À partir de la cinquième exposition en 1839, cette société des amis des arts vient renforcer l'organisation de ces expositions. À partir de l'édition de 1842, alors que les remparts devant le musée sont progressivement démolis, la date de l'exposition va être repoussée en juillet et août. Le livre du salon de 1866 sera l'occasion d'en retracer les détails pour chaque domaine artistique de chacun des précédents salons. Cependant, l'organisation de ces salons reste irrégulière puisque seuls sept autres se tiendront dans le musée avant la fin du siècle.

En 1841, l'administration du conservateur Benjamin Rolland éprouve le souhait d'épurer la collection en vendant cinquante tableaux déclarés indignes d'y figurer. En mai 1844, alors que le conservateur recense 234 tableaux et 28 statues dans son catalogue, des travaux d'agrandissement sont lancés consistant à surélever d'un niveau l'aile du lycée donnant sur la rue général Marchand, afin d'ajouter au musée une salle de 107 m² pour les statues et une autre de 201 m² pour les tableaux, le tout sur une hauteur sous plafond de 6 m50,[notes 2]. En juillet 1853, Rolland, alors âgé de 76 ans cède sa place de conservateur après 36 ans d'activité à Alexandre Debelle.

Le 6 septembre 1860, le musée reçoit la visite de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie à l'occasion de leur passage par Grenoble dans le cadre de la visite des nouveaux territoires rattachés à la France. Le bibliothécaire nota lors de cette visite que l'impératrice Eugénie s'est arrêtée devant le portrait de Stendhal qu'elle avait alors connu comme professeur d'histoire. Quelques mois plus tard, à la demande d'un geste de bienveillance de l'empereur à l'égard du musée, le ministre Walewski offrira au musée la statue en marbre Angélique attachée au rocher de François Truphème,[notes 3]. Le surlendemain 8 septembre, leur cortège arrivait à 16 h 30 à Marseille.

Malgré les travaux engagés, les acquisitions, les donations et les legs se poursuivant tout au long du XIXe siècle rendront indispensable la construction d'un nouveau bâtiment, d'autant plus que les anciennes dispositions architecturales imposent un éclairage par des vasistas dont les embrasures trop profondes maintiennent les salles dans l'obscurité par temps pluvieux. Ces derniers faits sont constatés vers 1860 par Louis Clément de Ris, attaché à la Conservation des musées impériaux, qui dans son livre Les musées de province termine le chapitre consacré à celui de Grenoble par ces mots : « Ce musée est peu connu, presque inconnu, et cet oubli est tout à fait immérité. Il existe des musées de province qui possèdent des œuvres d'un mérite transcendant; mais, tout bien considéré et en jugeant l'ensemble, je ne crois pas qu'un seul lui soit supérieur. ».

Le 20 avril 1861, un arrêté municipal modifie le règlement du musée en annonçant que son accès les mardis et mercredis sera réservé aux artistes et aux personnes désirant travailler dans les galeries, ainsi qu'aux étrangers. Mais cinq ans plus tard, cette directive ne semble être guère appréciée par la population puisque le nouveau maire Jean-Thomas Vendre rétablie l'ancien règlement en date du 14 avril 1866.

Un musée-bibliothèque

Les travaux d'un nouveau musée débutent en 1864 en collaboration avec le conservateur Alexandre Debelle et le bibliothécaire Hyacinthe Gariel. Alors que l'impatience de l'ouverture au public se lit dans les colonnes de l' Impartial Dauphinois du 5 juin 1870, l'édifice appelé musée-bibliothèque conçu par l'architecte Charles-Auguste Questel ouvre au public ses 11 salles pour sa partie musée le 19 juin 1870 sur la place de la Constitution (actuelle place de Verdun). Dans son édition du 25 juin, ce même quotidien parle de 9 000 à 10 000 visiteurs le jour de l'ouverture. Comme dans ses anciens locaux, l'édifice va abriter deux ans plus tard la bibliothèque municipale de Grenoble[notes 4], constituant ainsi l'un des grands exemples de l'architecture des musées en France et en Europe. Sur les murs du vestibule commun, des tables de marbre rappellent les noms des fondateurs et des bienfaiteurs des deux institutions. Une grande salle côté rue Dominique-Villars est spécialement réservée pour les salons périodiques de la Société des amis des arts de Grenoble. L'un d'entre eux, celui de l'été 1886, accueille un jeune peintre, Jules Bernard âgé de 37 ans, particulièrement doué dans la réalisation de portraits et qui deviendra quelques mois plus tard le quatrième conservateur du musée.

Il aura la charge de recevoir le 20 juillet 1888 dans son établissement, le président Sadi Carnot dans le cadre de son déplacement à Grenoble et à Vizille lors de la célébration du centenaire de la pré-révolution française. Il ne tarde pas à être contacté et à échanger des courriers en 1890 avec un commandant d'infanterie de marine passionné d'art et effectuant sa seconde campagne militaire au Tonkin. Le 4 août 1897, lors d'une visite à Grenoble du président Félix Faure, le maire Stéphane Jay lui remet un album des tableaux les plus célèbres du musée.

Vers la fin du XIXe siècle, un grand mécène, le général Léon de Beylié, complète la collection du musée et va lui offrir en 1904 quatre prestigieux tableaux de Francisco de Zurbarán, perpétuant ainsi une longue tradition de donations et de legs. Grâce à ses déplacements lors de plusieurs campagnes militaires en Asie du sud-est, son influence est directe et massive sur la richesse et la nature des collections. De 1895 jusqu'à sa mort accidentelle le 15 juillet 1910, il apporte au musée 50 tableaux, 13 dessins, 16 sculptures,13 pièces d'archéologie et des centaines d'objets d'Extrême-Orient.

En 1913, la Société des amis des arts de Grenoble organise pour la première fois son 21e salon d'exposition hors du musée, dans les locaux de l'école des arts industriels de la rue Lesdiguières,[notes 5]. Le 15 octobre 1919, un arrêté préfectoral nomme Andry-Farcy comme nouveau conservateur du musée en remplacement de l'administrateur provisoire Xavier Borgey en place depuis le 1er novembre 1917. En 1920, musée et bibliothèque organisent conjointement une exposition sur Stendhal où manuscrits, portraits et documents de l'écrivain sont exposés de juillet à septembre. Sous l'impulsion d'Andry Farcy, l'année 1920 marque également une réorganisation des salles du musée, au cours de laquelle des œuvres de moindre importance sont retirées des cimaises et les salles de l'école française, hollandaise et italienne sont créées. Á l'été 1921, Farcy et son homologue du musée dauphinois, Hippolyte Müller, se mettent d'accord sur la répartition des objets entre leurs musées. Les pièces offrant un intérêt archéologique sont transférées au musée dauphinois dès 1921 pour les plus petites ou l'année suivante pour les plus massives d'époque gallo-romaine. Mais l'évènement de cette période est aussi l'ouverture le 7 octobre 1922 de la salle « Saint-Ferriol » des antiquités égyptiennes, encore sous administration de la bibliothèque, un évènement préparé de longue date dans le cadre du centenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion avec la venue de Léon Bérard, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts ainsi que des égyptologues de renom.

Les débuts de l'art contemporain

En 1920, le musée de Grenoble est considéré comme le premier musée comportant une section d'art moderne et contemporain en France puisque celui de Paris n'ouvrira véritablement qu'en 1947. Sous l'impulsion de son nouveau conservateur Andry-Farcy, c'est même l'un des premiers dans le monde consacré à cette période avec le musée Folkwang d'Essen. Le Museum of Modern Art de New York n'ouvrant quant à lui qu'en 1929 et le musée d'art moderne de Łódź en Pologne en 1930.

Durant l'année 1921, alors que le musée expose le premier des tableaux de Pablo Picasso entré dans une collection publique française, la veuve de Fantin-Latour, Victoria Dubourg, cède au musée 1 400 clichés photographiques ayant appartenu à son mari, mais aussi un tableau de nature morte et les meubles de l'atelier de l'artiste, comme sa boite de couleurs. Le musée détenait déjà depuis 1899 des dizaines d'estampes de Fantin-Latour qui appréciait sa ville natale, quittée à l'âge de cinq ans. Le 1er juin 1922, le musée ouvre trois salles réorganisées dont l'une pour les artistes dauphinois, une autre pour les peintres modernes et la dernière pour les peintres du XIXe siècle qui en profite pour accueillir l'exposition Jongkind mais qui comporte encore beaucoup d'absents comme le déplore la presse quotidienne. À la même époque, le musée reçoit la visite de Léon Bonnat qui fustige la collection d'art moderne en parlant d'une « exhibition d'effronteries préméditées et d'une honte nationale », avant d'être repris en public par le conservateur Andry Farcy qui déclare « qu'en tant que membre de l'Institut, ce n'est pas son rôle de se conduire comme un petit tapageur ». Farcy est toutefois soutenu par les hauts fonctionnaires parisiens comme Paul Léon venu visiter l'exposition Jongkind le 19 août 1922 ou des politiciens comme Léon Bérard, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, qui s'exclame devant un tableau de Matisse lors de sa visite du 7 octobre 1922 «  Ce n'est certainement pas moi qui vous désapprouverai de telles initiatives modernes » et Édouard Herriot qui visite le musée à plusieurs reprises. C'est aussi pour le musée la période du legs du couple Georgette Agutte et Marcel Sembat, amis du maire Paul Mistral et morts tragiquement à quelques heures d'intervalle, ainsi que celle des dons du peintre Pierre Bonnard. Le 18 mai 1923, c'est l’un des fondateurs de l'impressionnisme, Claude Monet, qui accepte de donner au musée son Coin de l'étang à Giverny, faisant la une du Petit dauphinois un mois plus tard. Le 8 février 1924, le musée est visité par la caravane post-olympique des Jeux de Chamonix avec dans ses membres le baron Pierre de Coubertin.

En souvenir de cette exposition sur l'art belge, le Felixart museum de Drogenbos dans la région de Bruxelles-Capitale organisera de nouveau en 2012 cette même exposition reprenant d'une façon quasi identique les 74 tableaux présentés à l'époque dont 31 provenant de Grenoble.

En 1925, l'Exposition internationale de la houille blanche qui se déroule à Grenoble amplifie la fréquentation du musée avec 23 870 visiteurs durant l'été contre 14 581 l'été précédent. Du 20 août au 31 octobre 1927, une exposition de 74 tableaux sur l'art belge contemporain fait découvrir un panorama le plus exhaustif possible de l’art belge de l’époque grâce au conservateur Andry-Farcy qui propose aux artistes novateurs en mal de reconnaissance officielle de présenter leurs œuvres en échange du don de celles-ci. L'exposition qui illustre la volonté du conservateur de s'ouvrir sur la peinture européenne, est médiatisée par la venue à Grenoble de La Chute d'Icare de Pieter Brueghel l'Ancien, prêté durant les quatre mois d'exposition par les musées royaux des beaux-arts de Belgique, et serait la première exposition où figure dans un cadre officiel, la mention d’artistes « surréalistes ». Elle est cependant violemment critiquée par une partie de la population qui voit la laideur poussée à l'excès et un mépris de la forme humaine dans ses tableaux. Sans détour, le journal catholique conservateur La République de l'Isère titre Les Horreurs de l'exposition de l'art belge. Cette nouvelle peinture attire cependant des personnalités comme le pianiste Alfred Cortot en visite en novembre 1928 ou l'épouse du président Raymond Poincaré en avril 1934.

La poursuite de l'enrichissement du musée en matière d'art moderne justifie en janvier 1935 une exposition de ses collections au Petit Palais à Paris. La même année, le musée expose du 12 octobre au 17 novembre près de 150 tableaux, une trentaine de sculptures et plus de 60 dessins au Stedelijk Museum d'Amsterdam à l'occasion du 40e anniversaire de ce musée. Andry Farcy fait visiter en personne l'exposition à la reine Wilhelmine le 31 octobre. Par la suite, Farcy saisit aussi l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Fantin-Latour à Grenoble pour faire découvrir cet artiste très réaliste au public grenoblois lors d'une importante exposition inaugurée le 8 août 1936 et visitée douze jours plus tard par le président Albert Lebrun en séjour au château de Vizille. D'autres personnalités y seront aperçues comme le critique d'art Michel Georges-Michel ou le président de la société des amis du Louvre, Albert Henraux.

Le 21 juin 1937, le musée de Grenoble inaugure à Paris, en présence du ministre de l'Éducation nationale, Jean Zay, une seconde exposition intitulée Les maîtres populaires de la réalité. Pour Farcy, c'est l'occasion de montrer sa collection sur le fauvisme, le cubisme ou le surréalisme à son homologue du Louvre, René Huyghe. Le succès de l'exposition est tel que le Kunsthaus de Zurich sollicite la venue de cette exposition en Suisse à l'automne, demande acceptée par le maire Paul Cocat qui fera le déplacement pour le vernissage le 15 octobre. De nouveau, face à un vif succès, le Museum of Modern Art de New York propose à son tour d'accueillir cette exposition en prenant tous les frais à sa charge. C'est ainsi que le 20 mars 1938, l'ensemble des œuvres embarque à bord du Normandie, accompagné par toute une délégation française. Grâce au conservateur américain Alfred Barr, les personnalités les plus marquantes du monde artistique et de la haute société new-yorkaise visitent l'exposition augmentée d'œuvres d'artistes américains du 27 avril au 24 juillet. Les collections d'art moderne continuent d'attirer du monde puisque le 12 août 1938, c'est au tour du président Albert Lebrun d'inaugurer au musée de Grenoble l'exposition L'impressionnisme, ses origines et son héritage au XIXe siècle. Parmi le public, on y croise des personnalités comme le poète Francis Jammes.

Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le musée décide de cacher quelques œuvres majeures au monastère de la Grande Chartreuse, mais le contexte n'interdit cependant pas à l'institution de faire partie en 1940 des 18 musées français envoyant des œuvres lors d'une tournée d'expositions de peinture française en Amérique du sud. Celle-ci s'achève par un passage au Metropolitan Museum of Art de New-York du 28 janvier au 23 mars 1941. Andry-Farcy, saisit également l'occasion du cinquantenaire de la mort de Johan Barthold Jongkind pour faire une seconde exposition sur ce peintre de septembre à décembre 1941. L'inauguration se déroule le 16 septembre en présence du secrétaire général des Beaux-Arts, Louis Hautecœur, et du maire Paul Cocat.

Farcy va accepter également de cacher dans les réserves les œuvres de personnalités juives comme Peggy Guggenheim. Mais avec l'arrivée des soldats allemands à Grenoble au début du mois de septembre 1943, les œuvres intégrées au musée grâce à Andry Farcy sont jugées subversives et son intérêt pour un art qualifié de dégénéré lui vaut d'être arrêté par la gestapo en décembre 1943. Interné au camp de Compiègne, il va y rester jusqu'en septembre 1944 avant de reprendre sa place de conservateur jusqu'en 1949. Sur place à Grenoble, l'archiviste et secrétaire général de la ville, Henri Debraye, assure l'intérim pendant son absence.

L'après-guerre

Après la guerre, Farcy continue de faire connaître les collections du musée. Au Kunsthaus de Zurich en 1946, puis lors du Festival de Cannes 1947 avec la double exposition L'art vivant et l'École de Paris du 23 août au 25 septembre à l'hôtel Gray d'Albion. Il organise une ultime exposition Les Premiers maîtres de l'art abstrait à la galerie Maeght de Paris du 29 avril au 7 juin 1949.

Son successeur, Jean Leymarie, en poste depuis le 20 juillet 1949, multiplie conférences et visites guidées. Il assume la lourde tâche des travaux de rénovation des soubassements du musée-bibliothèque effectués de juin 1950 à avril 1954, tout en organisant une exposition sur Vincent van Gogh du 30 mars au 2 mai 1951, accueillant 40 000 visiteurs venus voir la centaine d'œuvres exposées, puis réalise l'année suivante un coup de maître en devenant le premier conservateur de France à acquérir un bronze peint du sculpteur suisse Alberto Giacometti, La cage. Il réalise de septembre à octobre 1953 une exposition sur Paul Cézanne accueillant 35 œuvres et consacre également une troisième exposition à Jongkind et ses aquarelles du Dauphiné qui s'achève en mai 1955, cinq mois avant qu'il ne quitte son poste de conservateur.

Des expositions sont remarquables par la suite comme celle organisée du 1er juillet au 6 septembre 1959 par la conservatrice Gabrielle Kueny sur les affiches de Pablo Picasso, sur Paul Klee l'été suivant qui devient la première exposition aussi importante de cet artiste avec 120 pièces. Elle va ensuite organiser des rétrospectives, sur Charles Lapicque du 29 juin au 31 août 1962, sur Albert Gleizes du 19 juin au 31 août 1963 à l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition, sur Maria Helena Vieira da Silva en juillet et août 1964, mais aussi l'exposition Climat 66 du 28 juin au 30 septembre 1966 ou Sculpture, 1947-1967 durant l'été 1967. Atteinte par la limite d'âge, son successeur est son adjointe, Hélène Lasalle, la plus jeune conservateur de France et la plus jeune diplômée de l'École du Louvre, alors âgée de 26 ans. Elle assurera la fonction jusqu'au moment où Maurice Besset, pressenti à ce poste, pourra prendre possession de sa chaire de professeur à l'université de Grenoble. Elle organise une exposition sur les céramiques de peintres du 27 mars au 2 juin 1969 dans laquelle sont exposés des objets décorés par Braque, Léger, Miró ou Picasso puis une exposition sur Edvard Munch en juin et juillet et sur Yves Klein.

Son successeur, Maurice Besset prend ses fonctions fin 1969 peu avant l'exposition sur Max Bill se déroulant du 13 décembre 1969 au 1er février 1970. Il assiste durant l'année 1970 au déménagement de la bibliothèque qui s'installe boulevard Maréchal Lyautey, après 168 ans de cohabitation, laissant ainsi des salles disponibles pour le musée. Il organise une exposition sur Jean Dewasne de juin à octobre 1970, sur Naum Gabo en septembre et octobre 1971 et rend hommage par la suite au peintre dauphinois Jules Flandrin dans une exposition du 20 avril au 5 juin 1972 mais organise également en 1973 le prêt d'œuvres contemporaines à la Galerie d'art de l'université du Maryland près de Washington. En 1974, il expose les peintres de Moscou (peintres nés à Moscou), puis accueille l'exposition Recent British painting de passage à Grenoble du 1er février au 17 mars 1975 et organise d'avril à juin 1975, des collages et dessins d'Alberto Magnelli.

Du 25 juin au 28 octobre 1975, le musée organise une exposition intitulée Conserver-restaurer donnant l'occasion de montrer au public les techniques de restauration des tableaux ou d'œuvres d'art diverses avec l'aide de l'Atelier de recherche et de conservation Nucléart. La même année, Marie-Claude Beaud devient directrice par intérim du musée. Elle organise notamment l'exposition sur l'illustrateur Paul Flora en 1976 puis une double exposition du 17 février au 12 avril 1977 sur les œuvres de Fantin-Latour du musée et sur le graphiste Richard Hamilton. Durant l'été, c'est le sculpteur Willem de Kooning qui est à l'affiche. Trente-deux ans après sa mort, l'implication du conservateur Andry Farcy dans les collections modernes du musée est reconnue au point que le conservateur Pierre Gaudibert lui consacre une exposition du 28 juin au 11 octobre 1982. Cependant, au fil des décennies et des acquisitions, les tableaux sont de plus en plus nombreux et rapprochés les uns des autres sur les murs et comme un siècle auparavant, des projets de déménagement commencent à germer dans les esprits.

Un nouvel édifice

En 1982 le président François Mitterrand annonce la création d'un nouvel édifice. L'année suivante, le nouveau maire de la ville Alain Carignon et le ministre de la Culture Jack Lang s'accordent sur le principe et le lieu de construction : un terrain tout proche du centre-ville et voisin d'un parc urbain. En septembre 1986, un nouveau conservateur, Serge Lemoine prend la direction du musée après une période d'intérim assurée par Hélène Vincent. Après la désignation des architectes en 1987, le chantier de construction débute en 1990. Des expositions temporaires continuent de se dérouler dans l'ancienne bibliothèque comme celle de l'été 1987 sur César Domela, celle sur Laurent de La Hyre du 14 janvier au 10 avril 1989 ou celle sur le peintre Claude Rutault du 11 janvier au 30 mars 1992.

Le 9 novembre 1992, le musée-bibliothèque de la place Verdun ferme définitivement ses portes après 122 ans et 5 mois d'utilisation. Cette période de transfert donne l'occasion à l'institution d'exposer 175 chefs-œuvres à la Fondation de l'Hermitage à Lausanne à partir du 15 octobre 1992, et dans trois villes japonaises Tokyo, Takamatsu et Kanazawa à partir du 23 avril 1993.

Le 29 janvier 1994, le nouveau bâtiment abritant les collections est inauguré par le premier ministre Édouard Balladur. Situé place Lavallette, en bordure de l'Isère, il triple la surface d'exposition de l'ancien musée et son coût total est de 203 millions de francs[notes 6]. Il se complète d'un jardin de sculptures dans le parc Albert-Michallon, un espace arboré de 16 000 m² entourant un mur d'enceinte de la ville de la fin du XIXe siècle. Serge Lemoine, conservateur du musée, explique et précise devant les médias «  On n'a pas construit un bâtiment et ensuite essayé de voir ce que l'on pouvait mettre dedans, mais exactement le contraire. Nous avions une collection, l'une des toutes premières de France, à partir de laquelle nous avons conçu le programme muséographique et ensuite le bâtiment ».

Dès l'année suivante, des expositions temporaires se déroulent au rythme de deux à trois par an.

Historique de l'emplacement du nouveau musée

L'emplacement actuel du musée est occupé dès les premières années du XIIIe siècle par le premier couvent de franciscains, souvent appelés en France frères mineurs ou Cordeliers, avant qu'il ne doive se déplacer en 1592, sur l'actuelle place de Bérulle. La grande salle du réfectoire du couvent devient également le site de l'université de Grenoble lorsque le gouverneur du Dauphiné, François Ier de Saint-Pol, la réinstalle à Grenoble le 16 août 1542. Mais l'existence de cette université est de courte durée en plein milieu des guerres de religion, puisque après d'interminables requêtes, un arrêt définitif du Conseil royal prononce sa fermeture le 6 juin 1567 au profit de l'université de Valence.

Intégré à la ville au début du XIIIe siècle par une extension de l'enceinte romaine, le lieu est l'extrémité est de la ville et le restera jusqu'au XIXe siècle, ce qui entraîne différentes générations de fortifications au fil des siècles. C'est ainsi que s'achève la construction de la tour de l'Isle en 1401, faisant office de système de défense autant que de moyen de relative autonomie des consuls de la ville qui en font la première « maison de ville ». En 1591, le futur duc de Lesdiguières, qui vient de s'emparer de la ville dans le cadre des guerres de religion, construit une nouvelle enceinte fortifiée, transformant le lieu en une petite citadelle également appelée Arsenal, afin de se préserver de toute rébellion des habitants. Cette zone devient alors la première caserne dans l'histoire de la ville.

Au XIXe siècle, le général Haxo agrandit l'enceinte de la ville de 1832 à 1836 en édifiant un nouveau mur de fortification qui vient s'appuyer contre la citadelle. En 1866, l'étroite place du Bœuf donnant sur les quais de l'Isère change de nom en devenant la place Lavalette, en hommage à l'ancien maire de la ville, Charles Planelli de Lavalette, disparu en 1854. Historiquement lieu d'occupation militaire, le quartier est occupé au cours du XIXe siècle par plusieurs casernes dont la caserne Vinoy à l'emplacement du musée, et la caserne Bizanet en face[notes 7].

Vers 1888, une modification est apportée dans l'enceinte Haxo. À la demande pressante du maire, Édouard Rey, et de la population, le génie crée une nouvelle porte, la porte de la Saulaie, afin de desservir le nouveau quartier de l'île Verte par l'avenue Maréchal Randon, dénommée ainsi en 1891. Cette création oblige techniquement les militaires à redresser le cheminement de l'enceinte Haxo en construisant un nouveau tracé d'enceinte en équerre rejoignant le bord de l'Isère, à l'emplacement d'une ancienne demi-lune de fortification. Cette nouvelle muraille de 150 mètres linéaires environ a été conservée depuis cette époque et sépare de nos jours le jardin de sculptures du terrain de football, puis rentre dans la structure du musée. En 1923, peu de temps après une exposition lui étant consacré et 70 ans avant l'achèvement du musée, une partie du quai Claude-Brosse et le quai de l'Île Verte deviennent le quai Jongkind. En 1967, les bâtiments de la caserne Vinoy sont démolis et laissent place à un grand parking qui est utilisé durant les jeux olympiques d'hiver de 1968, afin d'installer un chapiteau recevant de nombreuses célébrités de la chanson de l'époque. Le parking Vinoy sera utilisé jusqu'au démarrage du chantier du parking en juin 1987, le chantier du musée ne démarrant qu'en 1990.

Architecture du bâtiment

Le bâtiment actuel, inauguré en 1994, a été conçu dans le cadre du programme de grands travaux en province initié en 1982, par les architectes Olivier Félix-Faure, Antoine Félix-Faure et Philippe Macary du cabinet d'architecte grenoblois Groupe 6, assistés du muséographe Lorenzo Piqueras.

Sur le site, les contraintes de construction sont fortes. Des impératifs sont à respecter dans l'environnement immédiat du chantier. Au nord-ouest, une partie d'enceinte Lesdiguières datant de 1591 est inscrite au titre des monuments historiques. À proximité, la tour de l'Isle datant de 1401, également inscrite, est à rénover. À l'est, la partie modifiée de l'enceinte construite vers 1888 doit être conservée, obligeant ainsi l'intégration d'une partie de celle-ci à l'intérieur du bâtiment. Enfin à l'est, un stade de football est à conserver à l'intérieur du cheminement de l'enceinte pour ce quartier à forte densité urbaine.

Le musée est construit sur un immense parking à trois niveaux le mettant à l'abri de tout débordement de l'Isère[notes 8]. Concernant les zones d'expositions, le musée lui-même est construit sur trois niveaux mais la plupart des salles d'exposition sont installées au niveau 0. À ce niveau, les salles sont desservies par une large galerie centrale aboutissant à un patio. À gauche, les cinq séquences d'art ancien, à droite les salles des expositions temporaires. Au fond de l'allée centrale laissée vide de toute œuvre, en arc de cercle, l'immense zone dédiée au XXe siècle et l'accès à la tour de l'Isle. Hormis les deux salles 18 et 19 des statues, l'ensemble du niveau 0 est éclairé par une lumière indirecte dont l'intensité est contrôlée par l'abaissement automatique de rideaux dans la structure complexe des plafonds, ces derniers contenant également d'une façon discrète tout le système de climatisation.

Les niveaux −1 et −2 n'existent que sur une petite partie de l'emprise au sol, et ne reçoivent donc qu'un nombre restreint de salles. Leur éclairage n'est plus d'une lumière zénithale très étudiée comme les salles du niveau 0. Au niveau −1 sont installées, sous le hall d'accueil, les trois salles des antiquités grecques, étrusques et égyptiennes, et à l'autre extrémité du bâtiment, quatre salles concernant la fin du XXe siècle puisque les œuvres sont postérieures à 1960. Au-dessous, le niveau −2 réserve six salles au XXIe siècle. C'est également à ce niveau que l'on peut découvrir l'intégration spectaculaire de l'extrémité de l'enceinte du XIXe siècle à ce bâtiment futuriste.

À l'intérieur, les passages entre niveaux sont équipés de larges rampes d'accès et deux ascenseurs facilitent les déplacements. Un troisième ascenseur n'étant dédié qu'à l'accès du musée depuis le parking. Les salles sont conçues pour reposer l'œil : parquets uniformes, murs blancs, absence de tout procédé d'accrochage, rien d'apparent.

Autour du hall d'entrée cylindrique, se répartissent le service d'accueil, la librairie et la boutique, une cafétéria. À l'étage, les bureaux de la conservation, ceux de l'association des amis du musée, ceux de l'association Musée en musique qui organise des concerts dans un auditorium de 278 places en partenariat avec le musée du Louvre et enfin la bibliothèque André Chastel pourvue d'un fonds spécialisé en histoire de l'art de 60 000 ouvrages.

À quelques mètres du bâtiment, le musée intègre, via une passerelle aérienne de verre et d'acier, le troisième niveau de la tour de l'Isle, et transforme aussi les trois étages suivants de 50 m² chacun en lieu d'expositions graphiques. Rénovée, cette tour médiévale a été dotée de deux escaliers pour des raisons de sécurité et sa charpente reprise en certains endroits. Le projet architectural intégrait aussi dans le même complexe le stade de football du quartier.

Durant les années 2000, l'extension du volume des collections d'art contemporain étant continue, le projet d'un agrandissement du musée voit le jour, mais en raison du contexte économique peu favorable évoqué par le ministre de la Culture lors d'une visite en novembre 2009, ce projet reste sans suite. Cependant, il semble inévitable que dans les décennies à venir, le musée bénéficie d'un agrandissement pour ses collections d'art contemporain situées aux niveaux −2 et −1.

Conservateurs du musée

Deux conservateurs ont marqué l'histoire du musée : Louis-Joseph Jay et Andry-Farcy. Le premier crée et assure la mise en place du musée de 1798 à 1815[notes 9] avant de laisser la succession à Benjamin Rolland de 1817 à 1853. Le peintre Alexandre Debelle conservateur de 1853 à 1887 assure le déménagement du musée en 1870. Jules Bernard assure la succession de 1887 à 1917 comme conservateur.

Puis au XXe siècle, ce sont Xavier Borgey, professeur de sculpture à l'École des arts industriels et surtout Pierre André Farcy, dit Andry-Farcy, conservateur de 1919 à 1949, qui va orienter d'une façon décisive la collection en faveur de l'art moderne. Il va se faire remettre, en échange de la promesse de les exposer à côté de grandes œuvres du musée, un certain nombre d'œuvres contemporaines de Matisse, Picasso ou Monet provoquant une violente campagne de presse à son encontre. Ses adversaires en viendront par dérision à nommer sa galerie d'art, le « rigolarium ». Au début des années 2010, la ville lui rend hommage en attribuant son nom à la place située devant le Centre national d'art et de culture. L'esplanade Andry-Farcy devenant ainsi la deuxième voie publique à porter le nom d'un conservateur du musée de Grenoble. La première étant la rue Jay dénommée ainsi en 1888 et reliant le boulevard Gambetta à l'avenue Alsace-Lorraine.

En juin 2019, 37 ans après un premier hommage ayant été consacré à Andry Farcy, une nouvelle exposition sous la forme d'un parcours dans les salles 25 à 36 d'art moderne est organisée pour le centième anniversaire de sa prise de fonction au musée.

Texte tiré de l'article Wikipédia "Musée de Grenoble" et modifié le 23 juillet 2019 sous la license CC-BY-SA 3.0.

Intervenants

Pour l'instant aucune information est disponible à propos des participants (personnes ou entreprises) dans ce projet.

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  • Publié(e) le:
    11.09.2005
  • Modifié(e) le:
    30.10.2016
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